Le poRtrait de pop-MTL
Depuis maintenant trois jours, je traine sur le site web vote.popmontreal.com. Le concept est simple : pour la première fois, le public peut entendre au moins une minute d’une composition et décider si l’artiste devrait se produire au festival Pop MTL en 2025. Nous avons accès à des photos de presse, à une courte biographie et à la ville d’origine du projet, ce qui peut aussi fortement influencer notre perception.
Mon objectif premier n’est pas de détenir le pouvoir d’influencer les résultats du festival, mais plutôt d’avoir un aperçu authentique de la scène musicale actuelle québécoise et canadienne. Je continue à évaluer les groupes qui se sont inscrits au festival sans savoir si j’arriverai à en voir un jour la fin.
Voici mes observations :
Non seulement le genre musical « indie-rock » fait un retour en force, mais il constitue au moins la moitié de la playlist. Je pensais que la scène québécoise était envahie par la musique nostalgique des années 70, mais la vague “alternative” sera bien plus “terrible”. Je me demande si la scène elle-même sait à quel point elle est saturée. Bonne nouvelle pour les amateurs du genre, les propositions qui parviendront à se distinguer dans cette masse considérable devront être remarquables.
J’ai aussi noté une tendance marquée vers la musique lente, un sous-genre de shoegaze caractérisé par une ambiance planante et apaisante.
Je suis ravie de constater que des projets audacieux qui combinent des styles musicaux divers continuent de voir le jour. Le métal, par exemple, se glisse dans divers genres hybrides : le métal alternatif, le métal hip-hop ou le dark-wave métal entre autres. Chaque fois, ça retient mon attention.
Il y a nettement moins de hip-hop et de rap que je ne l’aurais imaginé. Cela peut s’expliquer par le fait que ce genre musical n’est généralement pas aussi représenté dans la programmation du festival. Lorsque le genre apparaît, c’est surtout ficelé avec du r&b, du soul ou du jazz.
Il me semble que la musique folk ait toujours une grande popularité au Canada et que cette tendance ne soit pas près de s’éteindre. Ce qui m’étonne, c’est la quantité de projets musicaux qui sont qualifiés de « feel good », « playful », « fun » et « cute ». Salopettes et tournesols. Ce qui est plus sombre ne relève pas d’un discours plus politique ou militant, mais plutôt de l’introspection.
Quand on utilise une bio aussi courte pour parle des artistes auxquels on se fait “comparer” (ou même de nos inspirations), on laisse l’impression de n’en être une pâle copie. Vaut mieux utiliser des images évocatrices neuves, parler des thèmes qui nous habitent et laisser les gens faire les comparaisons qui leur conviennent. Personnellement, je trouve beaucoup plus captivant un travail qui met en avant sa propre identité, plutôt que se présenter comme un assemblage d’artistes très connus.
Les paroles qualifiées de « profondes » et de « introspectives », manquent souvent de profondeur et d’introspection. Évidemment, la profondeur est subjective et ce commentaire est une petite méchanceté.
Beaucoup de sœurs et frères jumeaux font de la musique ensemble. En tout cas, au moins trois. Je veux dire… six.
Dans ce long voyage, j’ai fait la rencontre de plusieurs artistes qui on retenus mon attention. Ça m’a donné espoir pour la suite (malgré la vague d’indie-rock qui ne m’inspire pas du tout).
Ok bye!